Mario Draghi a annoncé que la BCE qu'il préside allait prêter beaucoup d'argent aux banques européennes lors des 3 prochaines années, en leur octroyant une grande latitude dans l'utilisation des fonds. Un virage à 180 degrés qui ressemble furieusement à ce que Bloomberg a révélé récemment du scandale du plan de sauvetage des banques américaines en 2008...
Mario Draghi a annoncé que la BCE allait accorder beaucoup de prêts durant les trois prochaines années. Crédit Reuters
C’est donc au Financial Times que Mario Draghi a réservé la primeur de l’annonce de ce qui ressemble à une capitulation (sans beaucoup de conditions) de la Banque centrale européenne : s’il fallait une seule preuve que l’Europe des banquiers cherche à ne pas se couper de la City et de la Grande-Bretagne ce serait celle-là !
Quoi qu’il en soit, Draghi admet enfin le principe dit de l’assouplissement quantitatif, en novlangue financière : la planche à billets. En vertu de cette nouvelle politique et pour une durée annoncée de trois ans, la BCE va prêter aux établissements bancaires de quoi se refinancer et ces dernières feront de ces liquidités « ce qu’elles voudront : elles prêteront aux PME ou achèteront des bons du Trésor » nous dit ce Père de la Non-Rigueur. Curieuse latitude d’action alors qu’on imagine mal que, dans la plupart des pays au bord de l’asphyxie financière, le secteur bancaire puisse refuser aux autorités nationales d’utiliser cet argent frais pour acheter de la dette publique !
Ce n’est pas du financement direct des déficits étatiques mais du financement indirect. Mais cela revient à peu près à la même chose. Et à quel prix ? A priori, celui réduit à quasi-rien par la dernière baisse des taux directeurs de la BCE. La boucle de la rotative est bouclée, les billets peuvent arriver …