Beaucoup d’investisseurs institutionnels ont accru leurs portefeuilles d’immobilier (résidentiel et commercial), d’une part en raison des rendements assez élevés que fournit aujourd’hui l’immobilier, mais aussi parce qu’ils pensent que l’immobilier est une protection contre l’inflation, qui pourrait revenir à long terme. Nous examinons l’efficacité de l’immobilier contre protection contre l’inflation, et nous nous posons plusieurs questions :
− la protection est-elle assurée par les prix de l’immobilier ou par les loyers ?
− l’immobilier résidentiel et commercial assurent-ils la même protection ?
− la situation est-elle identique s’il s’agit d’inflation domestique ou d’inflation importée ?
Nous voyons qu’il faut que les investisseurs soient très prudents :
1. les prix de l’immobilier résidentiel sont corrélés au crédit et plus à l’inflation depuis les années 1990,
2. les prix de l’immobilier résidentiel ne sont corrélés à l’inflation qu’aux Etats-Unis et en Allemagne ; de plus ils sont corrélés à l’emploi, et ne protègent donc pas contre l’inflation dans une récession inflationniste (choc pétrolier par exemple),
3. les loyers commerciaux ne sont pas du tout corrélés à l’inflation,
4. seuls les loyers payés par les ménages sont partout corrélés à
l’inflation,
5. il n’apparaît pas de différence entre inflation totale et inflation sousjacente.
RECHERCHE ECONOMIQUE
Rédacteur : Patrick ARTUS